mercredi 2 avril 2014

Clôture des cours

Le cours Thaumadzo s'est achevé au mois de juin 2013 après une année d'existence.

Aujourd'hui, Louis Guéry est formateur en philosophie pour la  société Week-end Bac

Retrouvez son profil sur : 
LinkedIn


mercredi 5 juin 2013

Dernier cours : Le mardi 4 juin

L'année Thaumadzo s'est conclue ce mardi par un cours d'histoire de la philosophie. Ont été relaté 2500 ans de pensée autour du thème : La raison et le réel.
Thaumadzo s'achève donc après une année hautes en couleurs. Chaque trimestre s'est achevé par une soirée exceptionnelle : 
               - Le film "The Truman show" autour duquel nous avons pu débattre à l'occasion             d'une raclette (décembre 2012)
               - Le cours sur la politesse d'Emmanuel Brochier, docteur en philosophie a passionné les élèves (mars 2013)
               - Le cours sur Foi et raison de Bernard Guéry, enseignant en classe préparatoire (Stanislas, Paris VIème) a montré aux élèves les rapports que la philosophie entretient avec leur religion (mai 2013)

Plus de 15 élèves se sont succédés sur les "bancs" de Thaumadzo cette année. Une vraie convivialité s'est crée, comme en témoigne le dernier dîner de ce mardi. Nous souhaitons bon courage à ces jeunes pour leur Bac et pour la vie qui s'ouvrent à eux !


mardi 21 mai 2013

Cours du 21 mai : L'homme selon Aristote


Cours du 21 mai : 2 méthodes pour le commentaire


  • 1ère méthode :

  • 2ème méthode :

Cours du 21 mai : La méthode de commentaire, le texte de Hobbes


SUJET DU BAC 2010
L’ignorance des causes et de la constitution originaire du droit, de l’équité, de la loi et de la justice conduit les gens à faire de la coutume et de l’exemple la règle de leurs actions, de telle sorte qu’ils pensent qu’une chose est injuste quand elle est punie par la coutume, et qu’une chose est juste quand ils peuvent montrer par l’exemple qu’elle n’est pas punissable et qu’on l’approuve. [...] Ils sont pareils aux petits enfants qui n’ont d’autre règle des bonnes et des mauvaises manières que la correction infligée par leurs parents et par leurs maîtres, à ceci près que les enfants se tiennent constamment à leur règle, ce que ne font pas les adultes parce que, devenus forts et obstinés, ils en appellent de la coutume à la raison, et de la raison à la coutume, comme cela les sert, s’éloignant de la coutume quand leur intérêt le requiert et combattant la raison aussi souvent qu’elle va contre eux. C’est pourquoi la doctrine du juste et de l’injuste est débattue en permanence, à la fois par la plume et par l’épée. Ce qui n’est pas le cas de la doctrine des lignes et des figures parce que la vérité en ce domaine n’intéresse pas les gens, attendu qu’elle ne s’oppose ni à leur ambition, ni à leur profit, ni à leur lubricité. En effet, en ce qui concerne la doctrine selon laquelle les trois angles d’un triangle sont égaux à deux angles d’un carré, si elle avait été contraire au droit de dominer de quelqu’un, ou à l’intérêt de ceux qui dominent, je ne doute pas qu’elle eût été, sinon débattue, en tout cas éliminée en brûlant tous les livres de géométrie, si cela eût été possible à celui qui y aurait eu intérêt.
Hobbes, Léviathan

Cours du 21 mai : La méthode de commentaire. Le texte de Pascal

SUJET DU BAC 2011

Chaque degré de bonne fortune qui nous élève dans le monde nous éloigne davantage de la vérité, parce qu’on appréhende plus de blesser ceux dont l’affection est plus utile et l’aversion plus dangereuse. Un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. Je ne m’en étonne pas : dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu’ils se font haïr. Or, ceux qui vivent avec les princes aiment mieux leurs intérêts que celui du prince qu’ils servent ; et ainsi, ils n’ont garde de lui procurer un avantage en se nuisant à eux-mêmes.
Ce malheur est sans doute plus grand et plus ordinaire dans les plus grandes fortunes ; mais les moindres n’en sont pas exemptes, parce qu’il y a toujours quelque intérêt à se faire aimer des hommes. Ainsi la vie humaine n’est qu’une illusion perpétuelle ; on ne fait que s’entre-tromper et s’entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L’union qui est entre les hommes n’est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d’amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas, quoiqu’il en parle alors sincèrement et sans passion.
L’homme n’est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soimême et à l’égard des autres. Il ne veut donc pas qu’on lui dise la vérité. Il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son coeur.

Pascal, Pensées



mardi 9 avril 2013

Cours du 9 avril : Saint Thomas, De regno


Chap 1
Si donc la nature de l’homme veut qu’il vive en société, il est pareillement nécessaire qu’il y ait parmi les hommes de quoi gouverner la multitude.
En effet, comme les hommes existent nombreux et que chacun pourvoit à ce qui lui convient, chacun irait de son côté, s’il n’y avait quelqu’un pour avoir soin du bien de la multitude. 
Ainsi le corps de l’homme, comme de n’importe quel animal, se désagrégerait, s’il n’y avait dans ce corps une certaine force directrice commune, ordonnée au bien commun de tous les membres.
Cette considération inspire à Salomon la parole suivante dans les Proverbes, chapitre XI, verset 14 : Là où il n’y a pas de gouverneur, le peuple se dissout.
Il n’est pas étonnant qu’il en soit ainsi, car il n’y a pas d’identité entre l’intérêt propre et l’intérêt commun. Les intérêts propres divisent, tandis que l’intérêt commun unit. Aux effets différents répondent des causes différentes. Il faut donc, en plus de ce qui meut au bien propre de chacun, quelque chose qui meuve au bien commun de l’ensemble. 
C’est pourquoi l’on trouve aussi un principe directeur en toutes les choses appelées à former un tout. Dans le monde des corps, en effet un premier corps, le corps céleste, dirige les autres selon un certain ordre de la divine Providence et la créature raisonnable les dirige tous. 
De même, en chaque homme, l’âme gouverne le corps et, entre les parties de l’âme, l’irascible et le concupisciple sont gouvernés par la raison. Entre les membres du corps pareillement, il en est un principal qui meut tout, que ce soit le cœur ou la tête. 
Il faut donc qu’il y ait dans n’importe quelle multitude une direction chargée de régler et de gouverner.

Chap 2
C’est en effet à procurer le salut de ce qu’il a pris la charge de gouverner qu’un gouvernement doit porter son effort. Ainsi le rôle du pilote est de préserver son navire des périls de la mer et de le faire parvenir à bon port sans le moindre dommage.
Or le bien et le salut des hommes agrégés en société est de conserver cette unité [harmonieuse] qu’on appelle paix ; que celle-ci s’éloigne, l’utilité de la vie sociale disparaît ; bien plus, la société désunie devient insupportable à ses membres. Voilà donc à quoi doit par dessus tout s’appliquer le chef de la société : à procurer l’unité qui fait la paix. Ce serait de sa part une erreur de délibérer s’il fera la paix dans la société qui lui est soumise ; erreur toute semblable à celle d’un médecin qui se demanderait s’il doit guérir le malade confié à ses soins. Car personne ne doit délibérer de la fin qu’il doit poursuivre, mais des moyens qui mènent à cette fin. C’est pourquoi l’Apôtre exhorte ainsi le peuple fidèle à l’unité (Épître aux Éphésiens, IV, 3) : Souciez-vous de maintenir l’union spirituelle dans le lien de ta paix.
Aussi, dans la mesure où un gouvernement réussira mieux à maintenir cette paix qui résulte de l’unité, il sera plus utile. Car nous appelons plus utile ce qui conduit plus sûrement à la fin.
Mais il est clair que ce qui est un par soi peut mieux réaliser l’unité que ce qui est composé d’unités. De même, ce qui est chaud par soi est la cause la plus efficace de la chaleur. Le gouvernement d’un seul est donc plus utile que le gouvernement de plusieurs.
De plus, il est très clair que plusieurs individus ne protègent nullement la société s’ils ne s’accordent sur rien. A toute assemblée de chefs en effet on demande d’abord un minimum d’entente qui la mette en état de gouverner si peu que ce soit ; car plusieurs matelots ne remorquent un navire dans une direction donnée que s’ils conjuguent leurs efforts d’une certaine façon.
On ne parle d’union, quand il s’agit de plusieurs choses, que si elles approchent de l’unité. En conséquence, un individu gouverne mieux que plusieurs, qui s’approchent seulement de l’unité.
En outre, les choses naturelles sont les mieux disposées ; car en chaque chose la nature réalise l’œuvre la meilleure. Or communément, le gouvernement naturel est celui d’un seul. Ainsi, dans les parties du corps, il n’y en a qu’une qui meuve toutes les autres, c’est le cœur. Pareillement il n’y a qu’une seule force pour exercer le commandement sur les parties de l’âme, c’est la raison. Les abeilles n’ont qu’une seule reine et tout l’univers n’a qu’un seul Dieu, créateur et gouverneur de toutes choses.

Et rien que de raisonnable en cela, car toute multiplicité dérive de l’unité. C’est pourquoi, si l’art imite la nature et si l’œuvre d’art est d’autant meilleure qu’elle saisit mieux la ressemblance de la nature, il s’ensuit nécessairement ; que le meilleur pour la société humaine, c’est d’être gouvernée par un seul.
Cela ressort encore plus clairement des faits.
Car les provinces ou les cités qui n’ont pas de monarque, souffrent des dissensions et vont à la dérive en s’écartant de plus en plus de la paix ; ainsi se trouve réalisée la plainte que le Seigneur met dans la bouche du prophète Jérémie, XII, 10 : Les pasteurs [parce que] nombreux ont dévasté ma vigne.
Tout au contraire les provinces et les cités qu’un seul roi gouverne se réjouissent dans la paix, s’épanouissent dans la justice et se délectent dans l’abondance. Aussi le Seigneur, par la bouche des prophètes, promet-il à son peuple comme une grande faveur qu’il ne mettra qu’un seul chef à sa tête, qu’il n’y aura qu’un seul prince au milieu d’eux.

Cours du 9 avril : Les pouvoirs chez Aristote



En vue du Bien commun (louable)
En vue d’un bien particulier (blâmable)
Gouvernement d’un seul
Monarchie
Tyrannie
Gouvernement d’un petit nombre
Aristocratie
Oligarchie
Gouvernement du grand nombre
Politeïa (Police)
Démocratie

Cours du 9 avril : l'individualisme et Toqueville


Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

Alexis de Toqueville, De la démoncratie en Amérique, II, 4ème partie, chap. 6